La pratique de la randonnée dans le Maramures est particulièrement agréable et dépaysante. Après la balade dans le Parc naturel des monts du Maramures, place au second volet de notre carnet de route au cœur du Maramureș : une randonnée improvisée dans le Maramures.
Une randonnée improvisée dans le Maramures
En temps normal, je prépare ma rando, mais là je ressens le besoin de partir à la découverte de l’inconnu… avec en tête l’une des règles de vie prônée par le Dalai lama :
« Au moins une fois par an, ou aussi souvent que possible, allez quelque part où vous n’êtes jamais allé auparavant. »
Arrivé par hasard à Rona de sus, l’objectif est de rentrer à Sighetu Marmației sans carte, sans GPS et si possible en dehors des sentiers battus.
Au pire, il reste toujours l’ancienne méthode : s’orienter en fonction des repères connus, du soleil ou encore demander son chemin aux habitants des environs.
Le plan de la randonnée improvisée dans le Maramures effectuée
Retrouvez ci-dessous le plan de la randonnée effectuée. Malheureusement, les portions effectuées « hors-piste » n’y apparaissent pas.
Première étape de la randonnée dans le Maramures : Rona de sus – Rona de jos
Les villages de Rona de sus et Rona de jos ne sont distants que de quelques kilomètres et j’avais remarqué à plusieurs reprises la beauté des paysages de ce secteur au coeur du Maramures. Je reste donc sur la route principale bien moins fréquentée que dans mes souvenirs passés.
Au fur à mesure du parcours, je découvre les meules de foin et les collines avoisinantes et les édifices religieux plutôt nombreux.
Me voici désormais à Rona de jos, 3 kilomètres au compteur et un panneau effacé par le soleil m’invite à découvrir une église de bois encore inconnue jusqu’alors… il est temps de bifurquer et de se perdre quelque peu. Initiative vite démasquée par un petit chien qui sort sur mes talons pour m’indiquer qu’il veille sur son territoire.
L’église rapidement atteinte, je ne regrette pas le crochet effectué. Non seulement elle valait le détour mais les tombes fleuries ajoutent aussi un certain charme et de belles couleurs, rendant ainsi la perte des êtres chers, sans doute moins douloureuse.
Je me trouve au cœur d’un site très important pour les habitants du petit village. En effet, la religion tient une place très importante dans le Maramures. En plus de profiter des bienfaits d’une randonnée improvisée, je découvre également un mode de vie rural.
Seconde étape : hors piste pour rejoindre un chemin
En contrebas de l’église de Rona de Jos, j’entrevois quelques marches puis je devine à l’herbe courbée que quelques personnes empruntent parfois ce trajet à travers champs. Je décide donc de le suivre à mon tour. D’autant qu’au bout de ces champs, j’aperçois un chemin qui semble aller dans la bonne direction.
Ce parcours qui n’existe sur aucune carte est aussi l’occasion d’ouvrir les yeux et de m’émerveiller par tant de beauté. Et puis une randonnée improvisée dans le Maramureș sans partir en dehors des sentiers battus, ça n’avait de toutes façons aucun sens.
Troisième étape : un long chemin au cœur des champs
Ce chemin parsemé d’habitations traverse les nombreux champs et prés alentours. A mesure que j’avance, je suis détecté par les radars des chiens. Ils signalent ma présence à leurs maîtres ou se contentent de m’indiquer qu’ils ne me laisseront pas m’approcher plus de la zone qu’ils gardent.
Force est de constater, en revanche, que ce chemin est bien peu fréquenté. Les 3 automobilistes croisés en 30 minutes me saluent d’ailleurs. C’est un peu comme si j’étais l’un des leurs… Mais, en effet, comment pourrait-il en être autrement? Qui d’autre qu’un voisin pourrait emprunter cette piste rectiligne qui semble mener au bout du monde ?
Au fil des rares habitations, je découvre quelques poules, des chiens, des chats et des cochons bien portants… c’est d’ailleurs la première fois que je vois des cochons courir et charger les autres animaux. Je perçois le jeu les unissant et disposant de ses propres codes.
Après tout, pourquoi pas, un élevage familial laisse bien plus d’espace et de liberté aux animaux qu’un élevage industriel. Dans de telles conditions et avec la place dont il dispose, il n’est pas surprenant de voir un cochon courir et en profiter.
Quatrième étape : ce sentiment unique de ne pas du tout savoir où on se trouve
À force de suivre ce chemin et de ne croiser pratiquement personne, je commence à me demander s’il finira par déboucher quelque part ou si je vais devoir rebrousser chemin. Ne pensons pas à un éventuel échec et restons confiants et optimistes.
Quelques fermes et habitations isolées parsèment mon parcours. Je poursuis la route toujours en suivant la piste, avec le soleil comme boussole.
L’espace d’un instant, je ressens toute la portée du message du Dalai Lama. Une randonnée improvisée dans le Maramures, c’est aussi se laisser porter par ce sentiment de liberté.
Cinquième étape : la rencontre avec une mamie bienveillante
Malgré l’isolement de la zone, il n’aura pas fallu longtemps pour rencontrer une petite mamie. Elle m’interpelle, probablement surprise de voir passer quelqu’un à pied par ici.
Après lui avoir expliqué l’objet de cette balade, très rapidement elle s’intéresse à moi. Ses questions sont directes, comme souvent dans le Maramures, on ne tourne pas autour du pot !
Elle veut savoir si je suis marié, si j’ai des enfants, si j’ai toujours mes parents, des frères et sœurs, s’ils sont plus âgés ou plus jeunes et s’ils ont des enfants… Dans le Maramures, la famille est sans doute ce qui est le plus important. Elle vient juste après Dumnezeu (Dieu).
Ce n’est qu’après qu’elle me demandera d’où je viens et où j’ai appris à parler le roumain. Nous continuons à bavarder et spontanément, elle s’inquiète pour savoir si j’ai un endroit où dormir ce soir…
Elle n’a pas besoin d’en dire plus ! Je comprends que si ça n’avait pas été le cas, elle m’aurait très naturellement proposé le gîte et le couvert. La chaleur humaine dans cette région isolée du Nord de la Roumanie est incroyable, spontanée et sincère.
Nous bavardons encore un peu avant qu’elle me propose d’être ramené à bon port en voiture… je refuse poliment, si j’ai choisi de marcher, ce n’est pas pour rentrer en voiture.
En tous les cas, elle confirme que la piste sur laquelle je me trouve me ramènera à Sighet. J’ai déjà bien avancé apparemment.
Sixième étape : les animaux attaquent
En poursuivant mon chemin, j’arrive à une grande flaque qui barre le chemin, résidu des orages de ces derniers jours. Sans prévenir, c’est une armée de moustiques qui me tombent dessus… impossible de les chasser tous et ils semblent se régaler.
En temps normal, dans le Maramures, je n’en avais pas vu plus que de raison. Mais dans cette zone ombragée, avec cette flaque et un petit étang, de l’eau stagnante, ils prolifèrent…
J’accélère un peu pour quitter cette zone peu hospitalière. A peine les moustiques laissés derrière moi, c’est un chien qui m’a repéré. Il semblait se cacher dans les grandes herbes tel un soldat se fondant dans le décor pour surprendre l’ennemi. C’est vraiment une scène surréaliste.
Rapidement, il me suit le long du fossé qui nous sépare et me fait comprendre que je ne suis pas le bienvenu dans la zone qu’il défend.
A la fin du fossé, il passe sous une clôture et vient désormais vers moi avec une attitude hostile. Heureusement, les attaques de chiens de berger des précédentes randonnées m’ont appris les instructions qui vont tenter de le maintenir à distance. Ça semble fonctionner, il conserve une petite distance entre nous, mais continue de veiller à ce que je ne m’écarte pas de mon chemin.
Enfin, je parviens à m’extraire de son territoire et peux désormais poursuivre ma randonnée improvisée dans le Maramureș.
Un peu plus loin, je rencontre un berger et son troupeau, mais cette fois, les chiens contenus par leur maître semblent comprendre que je ne représente pas une menace pour les animaux qu’ils protègent.
Septième étape : l’arrivée à Sighetu Marmatiei
Ma randonnée improvisée dans le Maramures se poursuit. Chaque pas me rapproche de Sighetu Marmatiei, ma destination finale. Je commence à nouveau à croiser quelques personnes qui viennent de la direction dans laquelle je vais. Il semble que je ne suis plus trop éloigné de mon but.
Quelques centaines de mètres plus loin, avec surprise je reconnais les lieux ! Je me trouve en contrebas du musée du village du Maramureș. Encore quelques kilomètres pour rejoindre le centre ville et j’aurai atteint l’objectif que je m’étais fixé.
Voyager est aussi l’occasion de rencontrer de nouveaux lieux et de nouvelles personnes. Cette randonnée improvisée dans le Maramures m’a procuré un grand sentiment de liberté. Mais, ça a été aussi l’occasion d’un vrai dépaysement. Vous souhaitez découvrir la randonnée dans cette région ou personnaliser votre séjour, contactez-nous sans plus attendre.
Passionné de cultures et de langues étrangères, j’adore voyager en dehors des sentiers battus. C’est cette alternative au tourisme de masse et cette passion du voyage que je souhaite partager avec vous. Faites confiance à nos agences et guides locaux soigneusement sélectionnés, préparez vos valises et explorons de nouveaux horizons…
Laisser un commentaire